Rémi Chéno, Dieu au pluriel : Penser les religions, Paris, Éditions du Cerf, 2017, 160 pages.
Le mari de mon coiffeur est dingue du dalaï-lama tandis que lui-même ne jure que par Mgr Lefebvre. Ma femme s’initie à la Kabbale avec les copines de son cours de Yoga. Mon fils, polytechnicien, fréquente une mosquée salafiste dans le 9-3 après avoir essayé le Mont-Saint-Michel, le Mont Athos et le Mont des Oliviers. Nous tous, nous vivons « aux éclats ».
Le pluralisme est la face visible de la mondialisation. Le fait religieux n’y échappe pas. Certains dénoncent le supermarché des croyances et le bricolage religieux. Peut-être. Mais quel sens donner à cette confluence au regard de la foi dans le Dieu unique qui intervient dans l’histoire pour sauver tous les hommes ? À la cacophonie de Babel répond la symphonie de la Pentecôte. C’est joyeusement que Rémi Chéno nous enseigne à accueillir théologiquement la différence qui n’abolit pas la vérité, mais la transfigure.
Un livre dérangeant parfois, surprenant souvent, donnant à penser toujours. Une célébration de l’inconfort glorieux de s’inscrire dans les pas de Celui par qui tout est.
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