Thomas Soubira
Archéologue, doctorant à l’Université de Toulouse
Lundi 19 décembre 2016
Fouillé par une équipe franco-marocaine, le site de Sidjilmasa, « port » du commerce transsaharien entre le VIIIe et le XVe siècles, se distingue par ses vestiges hydrauliques. Observables sur l’ensemble des zones de fouilles, ces structures pouvant être associées au captage, à l’adduction, au stockage de l’eau, ainsi qu’à l’évacuation des eaux usées, témoignent de la créativité humaine et de la grande diversité des techniques employées pour la gestion d’une ressource si précieuse en zone aride.
Situé dans la plaine du Tafilalet, le site est occupé depuis la préhistoire. La ville de Sijilmasa—ou plus probablement l’agglomérat de maisons fortifiées—est fondée vers la moitié du VIIIe siècle par la tribu berbère des Banū Midrār et est le point de convergences de nombreuses routes caravanières. Léon l’Africain (m. 957/1550) la décrira comme ruinée au début du XVIe siècle.
À la fin du XVIIIe siècle, cette même zone oasienne est aussi le berceau de la dynastie alaouite actuellement au pouvoir au Maroc. Le site de Sijilmasa ne fut préservé de la disparition que parce qu’il a été réutilisé comme cimetière par les alaouites.