Discours historiographiques sur Constantin

Jonathan Stutz

Doctorant à l’Université de Bâle

icon-calendar 3 mars 2015

20150303_Seminaire_Jonathan_StutzLa comparaison des récits arabes, musulmans et chrétiens, de la conversion au christianisme de Constantin nous permet de découvrir des représentations historiques très différentes de l’empereur.

Les auteurs chrétiens et musulmans n’ont pas les mêmes intentions lorsqu’ils écrivent l’histoire de Constantin. Les chrétiens cherchent à présenter un homme saint et vertueux, converti par conviction, qui a su rassembler les païens et les chrétiens dans un empire. Les auteurs musulmans qui racontent l’histoire pré-islamique perçoivent Constantin comme un simple personnage politique. Ils veulent établir une continuité entre la civilisation hellénique et la civilisation islamique.

Cela a un impact direct sur le récit historique et sur l’interprétation des faits. Les raisons données à la conversion de l’empereur et la façon dont cela s’est produit diffèrent. Par exemple, pour certains historiens musulmans, la conversion de Constantin pourrait être stratégique, ce serait une ruse de l’empereur pour unir son peuple et diviser ses ennemis. D’autre part, pour beaucoup de ces auteurs, l’entrée dans la chrétienté de l’empire de Constantin est une rupture avec l’héritage grec. Tandis que les chrétiens se séparent de cet héritage et des fondations solides du savoir, la civilisation islamique en découlerait directement.

L’historiographie islamique permet ainsi d’apporter un nouveau regard sur l’histoire occidentale.